Il y a quelques années, j’ai parcouru, pendant 2 mois, les sites animaliers les plus prometteurs de l’Australie. J’ai eu beaucoup de chance au cours de ce premier séjour en réussissant à « cocher » un grand nombre des espèces emblématiques qui me faisaient rêver et que j’avais mis sur ma liste de vœux. Cependant, je regrettais de ne pas avoir pu y adjoindre 2 espèces qui me tenaient à coeur : le Casoar à casque, que j’ai déjà présenté, ainsi que le plus mystérieux de tous : l’Ornithorynque.
L’an passé, j’ai organisé à nouveau un séjour dans ce pays-continent dont le but principal était de tenter de découvrir ces 2 espèces qui manquaient à ma quête. Au cours des 2 mois de cette nouvelle expédition, toute la construction de mon itinéraire était centrée sur cet objectif.
Pourquoi un tel intérêt pour l’ornithorynque ? Parce qu’il est sans doute le plus curieux mélange que l’on puisse imaginer, digne d’une BD. L’ornithorynque, tout comme l’Echidné, appartient au Groupe des Monotrèmes, un groupe de mammifères bizarres qui empruntent certaines caractéristiques aux oiseaux. En premier lieu, et c'est le plus spectaculaire, ils pondent des œufs ! Ensuite, ils possèdent différentes caractéristiques propres aux oiseaux : un cloaque comme seul orifice (d'où le nom de Monotrème), un bec dépourvu de dent et l'absence de mamelon. Mais ils allaitent bien leur jeune (le lait suinte des pores de la peau de la région mammaire) et ils sont couverts de poils ce qui les range définitivement dans la classe des mammifères. Un mélange de caractéristique quand même étonnant et qui suscitait pas curiosité !
L’animal est assez difficile à voir dans la nature. En premier lieu, il peut être considéré comme une espèce en danger. Il est en statut NT (quasi-menacé) dans la liste rouge de l’Iucn et en déclin. En second lieu, même sur les sites où il est présent, il est plutôt difficile à repérer. Il est de petite taille, sort en toute fin de journée et vit en sous-bois dans des cours d’eau où la luminosité est limitée.
Sur site, il faut être attentif aux bulles qui éclatent à la surface de l’eau et qui révèlent la présence d’un Ornithorynque en plongée. La plupart des observations se limitent à une vision fugitive de l’animal qui nage en surface brièvement avant de replonger. Il faut donc beaucoup de persévérance pour parvenir à en faire une image satisfaisante. C’est un peu comme le Kiwi australien : simplement parvenir à observer un animal aussi mythique est une grande source de satisfaction. Mais il se prête difficilement à la réalisation de photos artistiques. En ne ménageant pas mes efforts et en multipliant les opportunités de contact, j’ai réussi à réaliser quelques portraits corrects et observer des comportements un peu plus inhabituels tels que scènes de toilettage ou interactions entre 2 individus.
J’ai eu la chance de l’observer sur 4 sites différents, tous dans le Queensland (Etat à l’est de l’Australie). Voici mon hit-parade des meilleurs sites pour l’observation de l’Ornithorynque.
1 – Tarzali – Rainforest Wildlife sanctuary (Région de Atherton Tablelands à 80 km au sud-ouest de Cairns)
Peut-être le site qui m’a le plus marqué dans ma « carrière » de voyageur et photographe animalier pour son atmosphère unique au cœur de la forêt tropicale et la présence des 2 espèces, Ornithorynque et Casoar, qui avaient motivé mon second séjour australien.
2 – Parc National de Yungaburra – Peterson Creek (à 20 km au nord du site précédant)
Un site très touristique (qui dispose même d’une «Platypus viewing platform ») où l’environnement n’est pas aussi dépaysant que le précédant mais où l’observation de l’Ornithorynque semble presque assurée. J’ai pu le voir dès ma première sortie et jusqu’à 11h00 du matin ce qui est exceptionnel car généralement il ne s’attarde pas aussi tard dans la matinée. Cela m’a permis de réaliser des images de l’ornithorynque en pleine lumière !
3 – Par national d’Eungella – Broken River
Un site également assez connu pour l’observation de l’Ornithorynque mais plus à l’intérieur des terres et donc moins fréquenté que Yungaburra. C’est vraiment le royaume de l’Ornithorynque ! Un grand nombre de rencontres avec l’animal au cours de mes 3 jours sur ce secteur. Plusieurs points d’observation intéressants le long de la Broken River.
4 – Park national de Paluma Range– Hidden Valley (au nord-ouest de Townsville)
Un peu difficile d’accès et assez retiré avec des routes de montagnes étroites ce qui garantit une grande tranquillité d’observation. Il a été quand même le moins productif des 4 sites en termes de fréquence de contacts et de photographie.
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