L'une des particularités de la Takaé est que cet oiseau ne vole pas ! Des millions d'années d'évolution sur une île, la Nouvelle Zélande, dépourvue d'espèces carnivores prédatrices avaient rendue sans objet l'aptitude au vol et ses ailes se sont atrophiées. Avec l'arrivée sur l'ile d'une cohorte d'espèces prédatrices introduites par les maoris puis par les Européens, la Takaé fut une proie facile et sans défense.
On l'avait bien cru disparue lorsque, en 1948, le Docteur Geoffrey Orbell redécouvre des représentants de l'espèce au coeur de la région du Fiordland dans l'Ile du sud. Espèce endémique de la Nouvelle Zélande la Talève Takaé a fait l'objet d'un programme de protection ambitieux. Environ 300 individus subsisteraient aujourd'hui, la plupart dans des zones sanctuaires. Ces zones sanctuaires ont été déployées par les Néo-Zélandais pour tenter de sauver leur avifaune endémique. De vastes zones hermétiquement clôturées sur des milliers d’hectares (ou même sur des iles entières) dont les espèces prédatrices introduites par l'homme (chiens, chat, renard opossum, rat, chèvre,...) ont été éradiquées afin de laisser une chance aux espèces endémiques de se renforcer à l'écart de ces espèces invasives.
J'ai eu la chance d'observer la Talève takaé sur 3 sites différents : l'ile de Kapiti Island, le Parc de Zealandia et l'Ile de Tiritiri Matangi. Protégée et faisant l'objet d'un suivi de tous les instants la Takaé est curieusement, pour un oiseau aussi rare, assez facile à approcher et à photographier. Mais c'est à chaque fois assez impressionnant de réaliser que l'on est face à un des rares représentants de l'espèce sur à peine 300 individus subsistant encore !
No comments yet.